Un VRP spécialisé dans les engrais, Harold P. Warren, se dit qu’il peut tourner un film d’horreur bon marché et réussir un joli coup commercial. Pour mettre en boîte cette histoire d’une petite famille tombée dans les mains du Maître et de son inénarrable serviteur Torgo, il utilise une caméra de seconde main incapable de filmer plus de 32 secondes d’affilée (ce qui explique le style “haché“ du film), tourne à l’arraché sans se soucier des acteurs ou des raccords, monte à la serpe, et fait doubler le tout par trois comédiens. Le résultat à l’écran est dix fois plus mauvais que ce que vous pouvez en imaginer, s’avère occasionnellement hilarant mais provoque surtout la consternation la plus totale. Sorti de l’anonymat par l’émission américaine Mystery Science Theater 3000 (dépoussiérage parodique d’obscures séries Z), puis par les déclarations d’un Quentin Tarantino qui considère le film comme une excellente comédie, Manos : The Hands of Fate jouit aujourd’hui de la réputation, assez méritée, de pire film jamais tourné. En attendant que le patrimoine mondial nous livre une nouvelle surprise.