Dans le numéro de la semaine dernière du PB, vous aviez pu lire une interview de Guillaume Paul, qui nous présentait son spectacle U-topie, joué dès ce soir (mardi) et jusqu’à jeudi à l’Heure Bleue (Saint-Martin-d’Hérès). Spectacle que nous n’avions pu voir avant d’écrire ces lignes. Voilà qui a été fait vendredi soir, et autant dire que la surprise a été plus que bonne. En deux mots, pour ne pas paraphraser Guillaume Paul, il s’agit de s’intéresser à l’histoire de la Commune de Paris pour réfléchir sur notre société actuelle. Notre metteur en scène fait donc des clins d’œil plus qu’appuyés à notre époque – il fait dire à un personnage (Thiers si mes souvenirs sont bons) « ce n’est pas la rue qui gouverne », et présente la femme de ce même Thiers de façon à ce que la ressemblance avec notre première dame soit flagrante ! Le tout en chansons… et c’est bien ce qui pouvait inspirer méfiance. Mais pas du tout : tout cet aspect du spectacle est extrêmement bien réussi. Les fameuses chansons (de l’époque ou des nouvelles composées par l’équipe) sont percutantes, très bien orchestrées en live, et ne versent pas dans la comédie musicale grand spectacle mais plutôt dans une forme cabaret plus qu’appréciable. La demi-douzaine de comédiens principaux est ainsi épaulée par un chœur d’Isérois incarnant les divers personnages de la Commune, dans un décor très bien construit (les dernières scènes le démontrent très bien). Finalement, Guillaume Paul joue sur deux tableaux avec brio : U-topie est ainsi un spectacle tout public plaisant qui pose les bonnes questions sans tomber dans la démonstration politique lourdingue.