Daniel Buren, l'espace public et le peureux ministère de la culture

Édito du n°1097 - mercredi 30 mai 2018 - Petit Bulletin Grenoble

Daniel Buren : artiste français né en 1938, connu notamment pour son installation de 260 colonnes à rayures noires et blanches présentée depuis 1986 dans la cour d’honneur du Palais-Royal (Paris). Street art : mouvement artistique utilisant l'espace public (de manière légale ou non) comme champ d'intervention. Droit moral : droit qui protège les intérêts non économiques d’un artiste. Étonnement (pour être polis) : notre réaction face à la découverte d'une histoire mêlant donc Buren, street art et droit.

La semaine dernière, le ministère de la culture a ainsi confirmé qu’il avait dû retirer une réalisation de l’artiste Le Module de Zeer pourtant commandée par ses soins. En cause, la réaction de Daniel Buren, qui n’avait pas du tout apprécié ne pas avoir été prévenu qu’une œuvre éphémère (la pose de toile imprimée sur sept colonnes d'une galerie longeant la cour d'honneur du Palais-Royal) soit disposée en face de "ses" colonnes. Et ce même si le street artist expliquait avoir voulu établir un dialogue avec le travail de Buren.

Une polémique ridicule de la part d’un Buren à l’argumentation on ne peut plus contestable, qui montre surtout les limites de la récupération par des institutions de formes d’art à la base nées à la marge. Car quitte à se la jouer street art (et donc un peu rebelle), le ministère de la culture aurait pu assumer jusqu’au bout et ainsi défendre l’artiste qu’il avait choisi de mettre en avant plutôt que de le lâcher devant plus puissant et plus installé. Triste symbole.

[Photo par ros k @ getfunky_paris]

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