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Avec cette fable très personnelle où un homme de quarante ans pense retrouver l’enfant qu’il était et le père qu’il a perdu, Jean-Paul Rouve témoigne, à défaut d’un vrai style, d’une réelle ambition derrière la caméra. Christophe Chabert
La première demi-heure de Quand je serai petit est assez épatante. Par ce qu’elle raconte, certes, mais aussi par la manière dont Jean-Paul Rouve, devant et derrière la caméra, s’invente un personnage taillé sur mesure pour lui et en même temps différent de tout ce qu’il a fait jusqu’ici. Ainsi, Matthias traîne un mal-être inexpliqué qui semble se propager à son environnement. On le voit embarquer dans un ferry avec sa femme ; sur le pont, son regard s’attarde sur un enfant qui monte à son tour dans le bateau. Il fausse compagnie à son épouse pour arpenter les couloirs à sa recherche et le trouve, seul, dans une des cabines. De retour sur la terre ferme, il est toujours obsédé par cet enfant, au point de chercher à connaître son nom et l’endroit où il vit. Toutes les fictions sont possibles alors, de la plus noire (y a-t-il un désir interdit derrière ce jeu de piste ?) à la plus fantastique. C’est celle-ci que Rouve finit par adopter, sans pour autant diluer l’intérêt du film.
Un père et manque
Car cet enfant, c’est lui. Aucun tour de force ni effet spécial pour arriver à rendre crédible cette improbable équation ; la mise en scène garde le même réalisme y compris quand Rouve s’aventure dans la fable. À travers ce gamin, c’est son propre père, mort à quarante ans, que Matthias peut approcher de nouveau. Grande idée : ce père, c’est Benoît Poelvoorde, excellent, qui lui redonne vie. Pas de différence d’âge entre les deux comédiens, mais une vraie différence de jeu, une distance que Rouve souligne dans les scènes, étonnantes, au bord de l’aéroport où, filmés de dos et en plan large, Matthias tente de se rapprocher de son père par la seule parole, maladroite et hésitante. On sent que l’acteur dit ici quelque chose de très personnel sur sa propre biographie, mais il n’oublie jamais d’être aussi cinéaste, notamment dans la manière dont il dirige l’enfant, lui laissant liberté et spontanéité, donc une vraie part d’enfance. On se serait du coup passé de l’excès de scénario du dernier acte qui introduit une sous-intrigue vaudevillesque éculée. Quand je serai petit n’avait pas besoin de cela pour prouver qu’à la différence de beaucoup d’autres acteurs français qui s’improvisent réalisateurs, Rouve a vraiment quelque chose à dire avec une caméra.
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Christophe Chabert
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