Sculpture contemporaine / La galerie de la rue Longue consacre une exposition au sculpteur Bernard Pagès, bâtisseur d'étranges assemblages.
Né à Cahors en 1940, Bernard Pagès ne cesse de laisser des traces énigmatiques derrière lui. Les trente-quatre sculptures investissant les deux étages de la galerie Ceysson & Bénétière sont un clair témoignage de la vivacité de sa réflexion plastique.
Entre sculpture et peinture
En 1967 l'artiste rejoint le mouvement "Supports/Surfaces" (Buraglio, Cane, Dezeuze entre autres), qui marquera à jamais son parcours. Bien que l'aventure au sein du groupe se révèle éphémère, le parti pris est d'accorder une importance égalitaire au travail artistique, aux matériaux et à l'œuvre finale. Il travaille aussi la tension entre sculpture et peinture, antinomique au Nouveau réalisme et à l'Arte povera.

Combiner les éléments
En 1974, après quatre ans d'isolement, l'artiste participe à une exposition collective organisée par Bernard Ceysson et Jacques Beauffet au Musée d'art et d'industrie de Saint-Étienne. Après avoir exposé des Arrangements, installations composées par des objets juxtaposés, l'artiste montre pour la première fois des Assemblages. Ce sont des sculptures dont les éléments sont joints les uns aux autres par le biais d'une ligature manuelle. Une série marquant son éloignement définitif par rapport à "Supports/Surfaces" et qui ouvre la voie à un demi-siècle de créations originales et énigmatiques.

Séduction matérielle
Si au sous-sol on découvre des tôles ondulées, froissées, perforées et criblées de plomb, le grand espace de plain-pied de la galerie accueille une forêt de colonnes obtenues par l'assemblage de nombreux objets (tasseaux, outils agricoles, pierres) peints, collés ou soudés, ainsi que des pales en bois couronnés par des feuilles de cuivre comprimées, pliées et organisées de manière à célébrer la matérialité de l'œuvre, parcelles d'une poésie concrète.

Bernard Pagès. Œuvres récentes (ou presque)
Jusqu'au 27 juillet à la galerie Ceysson & Bénétière