Virginie Tournebise, Auteure stéphanoise

Article publi-rédactionnel / Ancienne joueuse de tennis professionnelle, la Stéphanoise Virginie Tournebise a entamé à l’aune de ses 40 ans une formation en ferronnerie d’art et coutellerie, à l’atelier Foultier de Pont-Salomon. Un apprentissage dont elle tire aujourd’hui un ouvrage photographique accompagné de textes en fragments, Traverser. Elle signera lors de la prochaine Fête du Livre sur l'Espace Littérature locale et régionale à la Bourse du Travail, tout nouveau site de l’événement. Là-bas, on pourra découvrir chaque auteur grâce à une lecture et un entretien. L'ambiance y sera très amicale, le lieu jouxtant les Halles Mazerat, qui proposeront elles aussi de l'excellence, mais en nourritures terrestres. En référence au fil rouge design de l’édition 2021 et à quelques semaines de la Fête du Livre, rencontre, avec une sportive qui exprime ce qu’elle a dans le cœur.

Virginie, pouvez-vous nous expliquer comment on passe du tennis à la forge et à la coutellerie ? Cela paraît surprenant…

En réalité, ça ne l’est pas tant que ça. Lorsque j’ai quitté les courts, j’ai intégré le monde salarial, mais en travaillant toujours en lien avec le tennis : j’étais directrice d’une société de construction et d’entretien de terrain de tennis. Puis, j’ai eu envie d’être à mon compte, et j’avais besoin de quelque chose de manuel. Les sportifs ont besoin de beaucoup de choses je crois, ils sont curieux. En tout cas, moi, je le suis ! J’ai choisi la forge parce que je voulais créer, et puis pour le geste. Comme dans le tennis, ce métier sollicite le bras, la main, je savais que je pourrais retrouver des sensations assez proches de ce que j’avais connu comme joueuse de tennis. Mais j’ai aussi le sentiment que ce métier est venu à moi, au moins autant que je ne suis venue à lui.

Il s’agit également d’un métier ancestral, et, on peut le dire, en voie de disparition. Est-ce que ce facteur a joué dans votre décision ?

Il est vrai que d’une certaine manière, à 40 ans, j’avais envie d’un certain retour aux sources. Pont Salomon a une histoire, et j’avais également très envie d’un domaine qui permet de s’adapter aux gens, de leur créer quelque chose sur-mesure, spécialement pour eux… Dans ces métiers-là, on a l’impression que l’on va toujours reproduire les mêmes gestes, mais à la fin, on ne fait jamais les mêmes couteaux, même si on veut en reproduire un à l’identique. Pendant la création, on aura aussi ressenti des choses différentes de la fois précédente. Un peu comme au tennis, où, en pleine concentration, on a l’impression de toujours jouer le même match, alors que tous les matches sont différents.

Venons-en à votre livre. Traverser, ce sont 40 photos et 10 textes. On suppose donc que c‘est plutôt la photo qui a conduit votre projet ?

C’est un peu ça. En fait, durant la formation, nous avions un appareil à disposition, pour prendre nos pièces en photo, et les mettre en valeur. Très vite, j’ai eu envie d’aller plus loin. Au départ uniquement pour me faire plaisir, en prenant des photos du feu et de la matière, qui reflétaient mes émotions lors du processus de fabrication. De fil en aiguille, l’idée du livre a germé. Et puisque ces émotions étaient pour la plupart les mêmes que celles que je ressentais déjà sur les courts… J’ai intégré au livre des textes que j’avais écrits lorsque j’étais joueuse, il y a 20 ans.

Finalement… Votre parcours est une sorte de boucle, et ce livre est la cordelette avec laquelle vous le donnez à voir ?

Oui, dans le sens où j’ai découvert des similitudes vraiment fortes entre ces deux époques de ma carrière que je ne pensais pas trouver. Au tennis, parfois, on ne maîtrise pas le match, on ne maîtrise pas son jeu, on ne maîtrise pas sa raquette. En ferronnerie ou coutellerie, c’est pareil : parfois, on ne maîtrise ni la matière, ni le feu. Mais forger, c’est comme aller courir ou marcher : on se vide la tête, on exprime les choses que l’on a au fond de soi. Au-delà du résultat, il y a du plaisir, du partage… Et, comme on ne peut pas dire à tout le monde de venir à la forge, pour observer et comprendre tout cela… J’ai conçu ce livre, un peu comme un don de soi. Et puis un livre, c’est quelque chose d’éternel, ça reste…

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