Écoute le temps

Mercredi 13 juin 2007

d'Alanté Kavaïté (Fr, 1h27) avec Emilie Dequenne, Ludmila Mikaël...

Croyez-le ou non, cela ne nous procure aucune forme de plaisir d'enfoncer l'immense majorité des tentatives de films de genre à la française. Surtout lorsque comme ici, une sensibilité certaine émerge à travers le marasme général. Comme persuadée de l'originalité de son sujet pseudo fantastique (une preneuse de son enregistre des conversations du passé, qui lui permettent de reconstituer les circonstances de l'assassinat mystérieux de sa mère), Alanté Kavaïté parvient occasionnellement à créer les amorces d'une atmosphère oppressante, mais se tire malheureusement une balle dans le pied au gré d'un scénario louvoyant avec des clichés envahissants, en particulier dans la caractérisation de ses personnages. Le film accompagne Emilie Dequenne sur le terrain de la dégringolade psychologique, et ne réussit jamais à rendre tangible son postulat de départ, ce qui lui met sérieusement du plomb dans l'aile (il faut voir la jeune actrice, hagarde, s'échiner à pointer son micro dans le vide dans la cave de la maison familiale, pour comprendre l'étendue du problème). À travers sa mise en scène de plus en plus affectée, de moins en moins impliquée, Écoute le temps donne l'impression constante de s'excuser de sa simili appartenance au cinéma de genre, et préfère s'attarder sur une approche réaliste guère mieux maîtrisée. FC