Coeurs perdus
de Todd Robinson (ÉU, 1h48) avec John Travolta, Salma Hayek...
Troisième variation cinématographique fondée sur l'histoire vraie des Honeymoon Killers, un couple qui attirait des vieilles filles dans leurs griffes, en se faisant passer pour frère célibataire et sœur fragile, avant de les assassiner. Que restait-il à dire après les fascinantes études de mœurs fournis par Arturo Ripstein (Carmin Profond) et surtout Leonard Kastle (Les Tueurs de la Lune de Miel) ? Pas grand-chose, la preuve avec ce long qui s'octroie comme seule note d'intention un semblant de légitimité historique (le réalisateur est le petit-fils du flic qui enquêta sur le couple). Unique originalité par rapport aux deux œuvres précitées, Cœurs perdus se focalise ainsi sur le duo de policiers en pleine "traque", revisitant sans fougue un sous-genre inventé par Lee Tamahori, avec son hilarant Les Hommes de l'Ombre (le polar rétro neurasthénique épousant le rythme de ses acteurs en surpoids). Pour ce qui est de l'autre intrigue, à peine plus stimulante, le ton est à la caricature, notamment via la spectaculaire contre-performance d'un Jared Leto grimaçant, visiblement encore coincé dans ses récentes attitudes de rock star pour midinettes gothiques. Le beau travail du directeur photo ne fait pas longtemps illusion, et l'ennui l'emporte de façon foudroyante. FC