Loin d'elle

Mercredi 9 mai 2007

de Sarah Polley (Canada, 1h45) avec Julie Christie, Gordon Pinsent...

Sarah Polley est une jeune comédienne assez délicieuse, appréciée aussi bien dans De beaux lendemains d'Egoyan que dans L'Armée des morts du renégat faux-derche Zack Snyder ... Par la suite, elle a choisi ouvertement la voie d'un cinéma d'auteur à sujets, avec The secret life of words et Ma vie sans moi, tous deux signés Isabel Coixet. Pour sa première réalisation, il est flagrant qu'elle cherche à prolonger cette tradition-là, car Loin d'elle montre avec une délicatesse manifeste la lente descente d'une sexagénaire dans les enfers de la maladie d'Alzheimer, pendant que son mari assiste impuissant mais toujours aimant à son irréversible déchéance. Pudique, nuancé, refusant les clichés pour mieux cerner la complexité des personnages, le film a la vertu de la modestie et de la simplicité. Il n'empêche qu'à force de non-dits, de silences et de dédramatisation, Loin d'elle finit par ne plus raconter grand-chose, tournant longuement autour du pot avant de se décider à parler d'autre chose : comment on recommence sa vie alors que la précédente n'est pas tout à fait terminée. Ce beau sujet arrive donc un peu tard, et le spectateur a eu largement le temps de s'ennuyer devant ce mélodrame Télérama qui, toutefois, possède un bel atout dans sa manche : l'immense Julie Christie, qui n'avait pas trouvé de rôle aussi fort depuis Chaleur et poussière de James Ivory, en 1982.CC