Ensemble c'est tout

Mercredi 28 mars 2007

de Claude Berri (Fr, 1h37) avec Guillaume Canet, Audrey Tautou...

En adaptant le best seller d'Anna Gavalda, Claude Berri trouve une bonne occasion de faire la jonction entre ses grands spectacles «littéraires» et sa période récente, plus intimiste. Il peut aussi poursuivre le mouvement amorcé avec son précédent (et redoutable) L'un reste, l'autre part, en rajeunissant ses castings. De Gavalda, le film garde ce goût sucré de naïveté proprette jusque dans la représentation de la mort et de la souffrance : ici, les gens sont fondamentalement gentils, leur mal-être, ils le règlent en se serrant dans les bras, les différences sociales ne sont jamais insurmontables, ils ne font surtout pas de politique et le succès finit fatalement par leur sourire. Quant à la jeunesse, elle est ici incroyablement anachronique, c'est un fantasme d'auteur-technocrate, ni d'hier, ni d'aujourd'hui. Il faut dire que dans le film, le monde n'existe pas en dehors des préoccupations des personnages, enfermés dans le bocal de la mise en scène et du scénario autant que dans leur appartement vermoulu. Et pourtant, il y a quelque chose de vrai dans Ensemble c'est tout : Audrey Tautou, formidable en fille chétive, mal dans sa peau, pas gâtée par l'existence, et pourtant prête à laisser entrer l'amour dans sa dépression. Tautou, c'est une actrice rare, authentique, spontanée et immédiatement touchante. Une actrice qui, quel que soit le rôle qu'on lui donne (même Da Vinci Code !), sait y trouver une place pour la vie et la joie.CC