La Cité interdite
de Zhang Yimou (Chine-HK, 1h54) avec Gong Li, Chow Yun-Fat...
Devenu porte-parole cinématographique de la Chine Pop' dans les festivals et sur les écrans du monde entier, Zhang Yimou nous assène sa nouvelle œuvre bariolée en costumes. Au palais impérial, même si l'on prépare activement la fête de Chong Yan, l'ambiance est franchement délétère. L'Empereur s'est rentré pour un ch'tit break familial, mais son épouse, sous le joug d'un "mystérieux" mal qui la ronge, n'est pas franchement enthousiaste. Des bruits de couloir laissent même entendre que la révolte n'est pas loin... Pour résumer, on a la fâcheuse impression que Zhang Yimou pousse toujours plus loin les défauts de ses précédentes incursions dans le genre (Hero et Le Secret des Poignards Volants) : il enferme ses personnages grossièrement figurés (la contre-performance du falot Jay Chou est à ce titre on ne peut plus révélatrice) dans une esthétique clinquante, atteignant son apogée lors des scènes d'action, plus rares que dans les deux films précités et toujours plus faiblardes cinématographiquement (des plans larges gorgés d'effets numériques d'un goût douteux). Le statisme lénifiant de la mise en scène rappelle douloureusement l'origine théâtrale du matériau, mais trahit surtout le renoncement exponentiel du réalisateur, condamné à produire des films chinois traditionalistes au propos chelou à souhait, destinés en priorité aux spectateurs qui aiment qu'on confirme leurs préjugés sur le cinéma asiatique. FC