After the wedding
de Susanne Bier (Danemark, 2h) avec Mads Mikkelsen, Sidse Babett Knudsen...
Alors que l'orphelinat dont il s'occupe en Inde connaît de graves problèmes de gestion, Jacob apprend qu'un homme d'affaire danois souhaite le rencontrer pour effectuer une donation. De retour dans son pays natal, il se rend vite compte que ce businessman qui s'apprête à marier sa fille ne fait pas là qu'un acte de charité. On croit un temps qu'After the wedding va s'en tenir à cette opposition facile entre l'homme brisé qui aide le Sud et le boss friqué qui exploite au Nord. Mais Susanne Bier et son scénariste Anders Thomas Jensen (réalisateur d'Adam's apples et des Bouchers verts) s'engagent assez vite sur une toute autre voie, celle du mélodrame. Après le mariage, justement, les cartes sentimentales sont complètement redistribuées, et Jacob devra progressivement faire face à une toute autre responsabilité. Il convient de ne pas trop en dire sur les diverses révélations du script, peut-être plus intéressantes que la mise en scène elle-même, qui reprend la grammaire inaugurée dans Festen (caméra à l'épaule, jump cuts et passages abrupts d'une séquence à l'autre). Mais puisque c'est de mélodrame qu'il s'agit, il faut reconnaître à Susanne Bier une capacité réelle à faire naître l'émotion sans forcer sur le pathos, à l'image de la musique de Sigur Ros qui ouvre et clôt le film. À l'image aussi du regard désabusé et terriblement humain de Mads Mikkelsen, que tout le monde a pu voir en méchant dans Casino Royale, et qui s'affirme ici dans un registre diamétralement opposé.CC