Scorpion
de Florent Seri (Fr, 1h38) avec Clovis Cornillac, Karole Rocher, Francis Renaud...
On va le dire tout de suite : ce film ne vise qu'un public, les jeunes de banlieue et, pour ĂŞtre tout Ă fait honnĂŞte avec son positionnement marketing, la «caillera» de base (c'est pas nous qui le disons, hein, c'est les producteurs !). Soit un film de freefight agrĂ©mentĂ© d'une histoire d'amour entre un boxer dĂ©chu («J'Ă©tais devenu Angelo l'clodo») et une «pute» au grand cœur («J'suis pas une pute ! Est-ce qu'on a baisĂ© ? Non ! Alors, j'suis pas une pute !»), dont le sommet est une magnifique scène de baiser autour d'un plat de pâtes fumantes. Ça se termine par un combat avec JĂ©rĂ´me Le Banner, impressionnant champion du monde de K-1, marave jouissive oĂą tous les coups sont permis et dont les participants ressortent en gĂ©nĂ©ral avec la tronche d'Elephant Man - eh ouais, nous aussi, on adore le K-1 ! Julien Seri, le rĂ©alisateur, avait rĂ©ussi l'exploit de se faire virer d'une prod' Besson (Yamakasi) ; mais Ă la vision de Scorpion, on se demande bien pourquoi tant le film respecte les règles de base d'une sĂ©rie B EuropaCorp (sĂ©quences d'action clipĂ©es, dialogues pas durs Ă comprendre, misogynie joyeuse et dĂ©complexĂ©e, testostĂ©rone en perfusion remboursĂ©e par la sĂ©cu, ultra violence parcimonieuse...). D'ailleurs, Francis Renaud en bad guy adopte le tic hilarant (un petit rire après chaque rĂ©plique) qui a rendu culte la prestation de Bibi NacĂ©ri dans ce chef-d'œuvre qu'est Banlieue 13. Alors si vous ne faites pas partie de la catĂ©gorie de public citĂ©e plus haut, mais qu'il vous reste un peu de bibine et des potes vraiment ouverts d'esprit, Scorpion remplacera avantageusement votre soirĂ©e Wii samedi prochain.CC