Scorpion

Publié Mercredi 28 février 2007

de Florent Seri (Fr, 1h38) avec Clovis Cornillac, Karole Rocher, Francis Renaud...

On va le dire tout de suite : ce film ne vise qu'un public, les jeunes de banlieue et, pour être tout à fait honnête avec son positionnement marketing, la «caillera» de base (c'est pas nous qui le disons, hein, c'est les producteurs !). Soit un film de freefight agrémenté d'une histoire d'amour entre un boxer déchu («J'étais devenu Angelo l'clodo») et une «pute» au grand cœur («J'suis pas une pute ! Est-ce qu'on a baisé ? Non ! Alors, j'suis pas une pute !»), dont le sommet est une magnifique scène de baiser autour d'un plat de pâtes fumantes. Ça se termine par un combat avec Jérôme Le Banner, impressionnant champion du monde de K-1, marave jouissive où tous les coups sont permis et dont les participants ressortent en général avec la tronche d'Elephant Man - eh ouais, nous aussi, on adore le K-1 ! Julien Seri, le réalisateur, avait réussi l'exploit de se faire virer d'une prod' Besson (Yamakasi) ; mais à la vision de Scorpion, on se demande bien pourquoi tant le film respecte les règles de base d'une série B EuropaCorp (séquences d'action clipées, dialogues pas durs à comprendre, misogynie joyeuse et décomplexée, testostérone en perfusion remboursée par la sécu, ultra violence parcimonieuse...). D'ailleurs, Francis Renaud en bad guy adopte le tic hilarant (un petit rire après chaque réplique) qui a rendu culte la prestation de Bibi Nacéri dans ce chef-d'œuvre qu'est Banlieue 13. Alors si vous ne faites pas partie de la catégorie de public citée plus haut, mais qu'il vous reste un peu de bibine et des potes vraiment ouverts d'esprit, Scorpion remplacera avantageusement votre soirée Wii samedi prochain.CC