Mon meilleur ami
de Patrice Leconte (Fr, 1h34) avec Daniel Auteuil, Dany Boon, Julie Gayet...
Avec quelques années de recul, on saisit mieux le coup de gueule de Patrice Leconte envers la critique : un geste préventif pour un cinéaste peu scrupuleux qui peut enchaîner dans toutes les boîtes de production parisiennes (ici, Fidélité, qu'on a connue plus éclairée dans ses choix) des films sans queue ni tête, coquilles vides où l'idée de départ et le casting forment déjà le résultat final. Mais tout de même... Après avoir cachetonné une horreur comme Les Bronzés 3, amis pour la vie, histoire de se refaire une petite santé commerciale, il sort la même année Mon meilleur ami (notez la parenté des titres, c'est important...) qui est encore plus nul ; la ligne rouge est largement franchie. Soit deux comédies bidons vendues en pack (l'amitié, le fric, l'amitié, le fric...) dont l'indigence scénaristique (je cherche mon meilleur ami et du coup, tout le monde parle partout d'amitié à coups de mots d'auteur à se planquer de honte sous son siège) ne cache pas longtemps la vraie ambition : une pub géante pour TF1 via une dernière demi-heure où on a droit, sans blague, à une émission entière de Qui veut gagner des millions ! Entière !!!! Vous, je sais pas, mais moi, j'ai jamais vu ça en vingt ans de spectateur, l'obligation de se farcir sur grand écran les trucs que l'on peut heureusement zapper sur le petit. Juste pour ça, il y a quelque chose d'insoutenable dans ce film, le pire jamais réalisé par le pire cinéaste français en activité. CC