Daratt
de Mahamat Saleh Haroun (Fr-Belg-Autriche, 1h35) avec Ali Bacha Barkai, Youssouf Djoro...
Cette année, et ce film nous le prouve malgré lui, le Bamako d'Abderrahmane Sissako s'est imposé comme LE film définitif (pour l'instant) sur l'Afrique, dans sa mise en scène comme dans son propos. Difficile tâche de lui succéder et d'aborder les fêlures de ce continent, fussent-elles condensées en un seul pays, ou dans une optique moins globale. Dans le cas présent, la louable ambition de Mahamat Saleh Haroun est de ramener à hauteur d'hommes les conflits aliénants de sa nation. Après l'amnistie des criminels de guerre par le gouvernement tchadien, un ado part assassiner le meurtrier de son père. Celui-ci s'est rangé, et prend le jeune garçon sous son aile, sans suspecter ses plans homicides. L'enjeu ne réside pas dans la tension précédant le potentiel passage à l'acte, mais bien dans la relation se nouant entre les deux personnages. Un lien dont l'apparente complexité va se déliter au fil d'une narration languide, faisant tarder la confrontation finale, inéluctable mais malheureusement de moins en moins redoutée. Les intentions du réalisateur se dévoilent dès les premiers rapports entre le bourreau et la victime, tout comme la signifiante inversion des rôles. Dès lors, Daratt se fait lisse au point de devenir transparent. FC