Les Lumières du Faubourg
d'Aki Kaurismaki (Fr-Finlande, 1h18) avec Janne Hyytiäinen, Maria Heiskanen...
Il est gentil, Aki, mais qu'on aime ou pas son cinéma, on ne nous ôtera pas de la caboche qu'il tourne ses films avec un certain dilettantisme. Ainsi des Lumières du Faubourg, qui ne brillent pas par leur effet de surprise... Ce conte réaliste-poétique sur la déchéance d'un petit ouvrier qui se fait arnaquer par des mafieux d'opérette alors qu'il ne veut que monter d'un étage avec l'ascenseur social, Kaurismaki semble l'avoir déjà écrit, filmé et projeté à Cannes trois ou quatre fois. Cela dit, même le spectateur n'ayant jamais rien vu du cinéaste pourra deviner que quand ledit ouvrier, du genre fluet, va défier des gros bras dans un bar et qu'ils sortent pour se bastonner dans la rue : 1) la caméra ne les accompagnera pas, préférant continuer à filmer la table vide ; 2) les gros bras reviendront une minute plus tard sans une égratignure. Ce n'est qu'un exemple, mais on pourrait en prendre une dizaine d'autres pour montrer à quel point la mise en scène du film est davantage une mécanique qu'un style, tout juste rehaussée d'un ton plus désespéré que d'ordinaire chez Kaurismaki. Si on aime le cinéaste, un coup pour rien ; sinon, le énième tome d'une œuvre qui ne tient plus depuis longtemps sur nos bibliothèques. CC