Poltergay
d'Éric Lavaine (Fr, 1h33) avec Clovis Cornillac, Julie Depardieu...
On a eu peur. Les caricatures de l'homosexualité dans les bonnes grosses comédies populaires à la française n'ayant pas bougé d'un iota depuis les succès de Pédale Douce et de Gazon Maudit, on se préparait à encaisser une énième production aux entournures gênantes. Si l'on n'échappe pas à une caractérisation sommaire des protagonistes gay (tous les stéréotypes sont quasiment réunis en cinq personnages !), la bonne idée d'Éric Lavaine est de rappeler que ces images archétypales datent de plusieurs dizaines d'années, et que leur caractère désuet gagne à être éclairé par notre réalité contemporaine. Mais ne vous y trompez pas : le réel intérêt de Poltergay ne réside pas dans cette (micro) avancée, mais dans le tempo comique imparable de la majorité des gags (à ce titre, on notera la jouissive réhabilitation de Clovis Cornillac dans le registre humoristique). Ajoutez à cela une qualité d'écriture certaine, quelque peu entachée d'un placement produit envahissant qui transforme notre cher Michel Duchaussoy en homme-sandwich, et vous obtenez une comédie loin d'être remarquable mais tout à fait honnête. FC
