Le Pressentiment
de et avec Jean-Pierre Darroussin (Fr, 1h40) avec Valérie Stroh, Amandine Jannin...
Dépression passagère ou vraie prise de conscience ? Charles Benesteau, avocat aisé, plaque tout pour s'installer dans un quartier populaire et s'atteler à l'écriture d'un livre dont on ignore la teneur. Sa famille ne comprend rien à son geste, mais les habitants du quartier regardent aussi avec méfiance cet "étranger" aux intentions obscures. Traînant son mal-être en bandoulière, l'acteur Darroussin incarne les idées du metteur en scène, empruntées à un roman d'Emmanuel Bove : en se peignant comme un saint au milieu d'un ramassis de couleuvres venues de tous les horizons sociaux, Darroussin déploie une misanthropie qui ferait passer les films de Bacri-Jaoui pour de l'humanisme béât. C'est déjà dur à avaler. Mais il se trouve que Le Pressentiment est un film d'une rare approximation dans sa réalisation : photo terne, mise au point systématiquement loupée, acteurs médiocres (Valérie Stroh, par ailleurs co-scénariste, mérite un bidet pour sa prestation de petite bourgeoise méprisante), direction artistique inexistante... Même pas digne d'un téléfilm du service public, ce j'm'en foutisme formel, allié à un propos assez déplaisant, achève de plomber le premier film d'un acteur pourtant passionnant. CC