Le Diable s'habille en Prada

Mercredi 4 octobre 2006

de David Frankel (EU, 1h50) avec Meryl Streep, Anne Hathaway...

Avant sa sortie, on avait bien décidé d'adorer et de défendre bec et ongles Le Diable s'habille en Prada qui, à n'en pas douter, allait sombrer sous les coups des cinéphiles. Même avec la meilleure volonté du monde, la position est difficilement tenable et l'on finit par s'entendre dire : "je crois que j'ai préféré le livre", déjà pas brillant. Il faut dire que l'histoire n'est pas d'une originalité folle. Andy, une jeune diplômée habillée comme un sac (puisque c'est une intellectuelle) rêve d'intégrer les plus grandes rédactions et se retrouve "parce qu'il faut bien manger" assistante de Miranda Priestly, directrice du magazine Runway et grande prêtresse internationale de la mode. "Des centaines de filles tueraient pour ce job", s'entend répéter la pauvre Andy à longueur de journée. Mais voilà, Andy, elle, les sacs et les ceintures, elle s'en fout. Dans ce monde qui devrait être cruel mais où finalement personne n'est assez méchant pour nous empêcher de nous assoupir, Andy va tenter de rester pure et de continuer à aimer son petit ami qui se fringue chez Célio, sans trop y parvenir. Après tout, on la comprend : une paire de Jimmy Choo, c'est quand même mieux qu'un mec un peu con. Bref, on s'ennuie ferme entre personnages caricaturaux, absence totale d'intrigue et engueulades mollassonnes. Si le livre pouvait parfois être un tout petit peu acide, le film est désespérément mou et ne présente qu'un seul intérêt : le plus grand et le plus impressionnant défilé de sapes, de chaussures et d'accessoires qu'il nous ait été donné de voir en moins de deux heures. Un point, un seul, sur lequel il n'y a rien à redire. DA