SUPERMAN RETURNS
L'homme d'acier revient, et il fend toujours l'air avec aisance. Un come back classieux bien qu'un peu austère signé Bryan Singer. Nikita MALLIARAKIS
Parmi les come backs inespérés, celui de Superman se pose là . Est-ce le besoin de héros purs et sans reproche, ou plus prosaïquement le succès des récentes adaptations de comics ? Toujours est-il que le doyen des super-héros, au rancard depuis 1987 et l'échec de Superman IV, nous revient dans une rutilante nouvelle version. Bryan Singer, auréolé de sa gloire x-menienne, assure le reliftage. Résultat des courses : un film à la mise en scène d'une réelle ampleur, reléguant aux oubliettes l'aspect enfantin des dernières aventures, mais souffrant d'un petit déséquilibre au vu des précédents films. Superman Returns traite comme son titre l'indique du retour de Superman, dans tous les sens du terme : disparu depuis cinq ans, l'homme d'acier était parti dans l'espace à la recherche (vaine) de sa planète d'origine. Revenu sur Terre, notre héros se réadapte (un peu trop facilement, d'ailleurs) à la vie normale, mais doit se confronter aux conséquences de son absence : sa fiancée Lois Lane s'est mariée et a un enfant, son ennemi Lex Luthor est sorti de prison. Superman doit retrouver sa place dans un monde désormais habitué à vivre sans son sauveur d'outre-espace.Même pas fatiguéContrairement à Batman Begins qui, oubliant les précédents films, se voulait le début d'une nouvelle franchise, Superman Returns tente un grand écart pas toujours évident : le film se veut en effet une suite directe des précédents opus, auxquels il est fait référence en utilisant l'image de Marlon Brando (guest-star du premier film), dont le visage numérisé et la voix figurent un hologramme du père de Superman. Mais il se veut également le début d'un nouvel univers : nouveaux acteurs, personnages relookés (Lex Luthor est bien plus proche de sa conception du comic-book), Superman Returns paie son tribut aux premières versions tout en s'en démarquant. L'impression est cependant de voir une œuvre qui serait une suite sans films précédents. Se déroulant dans un univers que l'on suppose connu de tous, mais nécessitant un prologue, Superman Returns met un certain temps à démarrer, la première heure se montrant un peu figée sans pour autant être ennuyeuse. Fort heureusement, la mise en scène classieuse de Bryan Singer et les efforts des comédiens emportent l'adhésion, garantissant in fine la réussite de ce super-retour. Brandon Routh surmonte avec les honneurs la tâche écrasante d'incarner Superman, et joue de sa ressemblance avec Reeve tout en affirmant son identité propre. Quant à Kevin Spacey, il se taille la part du lion dans le rôle de Lex Luthor, surclassant l'interprétation trop bouffonne de Gene Hackman. Kate Bosworth, un peu jeune pour incarner Lois Lane, tient cependant son rôle sans faillir. Après ce premier opus un peu alourdi, on attendra donc avec confiance les prochaines aventures de l'homme d'acier, dont l'univers a subi victorieusement son opération de rajeunissement.Superman returns de Bryan Singer (EU, 2h34) avec Brandon Routh, Kevin Spacey, Kate Bosworth...