Quatre étoiles

Mercredi 10 mai 2006

de Christian Vincent (Fr, 1h46) avec Isabelle Carré, José Garcia, François Cluzet...

Ça commence de façon franchement drôle : on retrouve la vieille de Chacun cherche son chat qui, au seuil de la mort, se refuse catégoriquement à donner un quelconque héritage dans un monde pourri, qui plus est à des proches qu'elle n'aime pas. Résultat des courses : c'est sa nièce ravissante, qui récupère 50 000 euros et va pouvoir se la jouer grand classe dans les palaces de la Côte d'Azur. À commencer par le Carlton, où elle tombe sur un José Garcia décidément toujours en costume de cadre dans ses derniers films, incarnant un escroc à la petite semaine et à la grande vie, gentil jumeau du personnage du Couperet. Le reste est plutôt bien écrit, un peu trop même, et surtout assez attendu : l'amour qui joue au désamour jusqu'à ce que ce soit le contraire, en général vers la fin. Isabelle Carré est radieuse, Garcia un tantinet en voie de banalisation. On s'amuse des quelques seconds rôles égarés dans le champ (Richard Morgiève en prêtre, Michel Vuillermoz grandiose en mari aveugle qui "ne voit pas le rapport", Cluzet épatant en amoureux transi et largué). Et pourtant, Quatre étoiles ne possède ni la fibre sentimentale de Mademoiselle avec Sandrine Bonnaire, ni la fantaisie des meilleures comédies de Salvadori (Les Apprentis). Le luxe et le glamour supposent un naturel et une nonchalance que le réalisateur de La Discrète n'a manifestement pas, et son amour pour les comédiens respire davantage le respect qu'il ne transpire de plaisir. Tourné dans un lieu quasi unique, Quatre étoiles fleure bon la comédie d'auteur bien sage à la française, plaisante et polie, du genre qui n'oublie de faire son lit avant de quitter la chambre. On veut bien dire merci, juste histoire nous aussi de rester poli. LH