Un año sin amor
D'Anahi Berneri (Arg, 1h42) avec Juan Minujìn, Mimì Ardù...
S'inspirant des écrits (et du vécu) du poète argentin Pablo Perez, la réalisatrice nous dresse le portrait erratique d'un jeune écrivain séropositif, tentant de masquer le voile permanent de sa propre mort par des expériences charnelles, à défaut d'autre chose. Ce qui ne pourrait être, au finale, qu'un enchaînement de séquences glauques ponctuées "d'intermèdes" à l'hôpital, touche partiellement au but et s'élève, le temps d'une poignée de scènes, en expérience traumatique. La sinistrose vous y oppresse, vous malmène au gré d'une séance Bondage-SM d'une justesse on ne peut plus déstabilisante. Mais la surenchère, au mieux dans la mélancolie, au pire dans le désespoir criard, finirait par assommer le spectateur si l'interprète ne sauvait pas le film. Juan Minujìn prête ses traits filiformes au personnage et endosse magnifiquement le hâle d'une torpeur résignée. Le drame lourdement appuyé ne s'apaise qu'à sa seule grâce, et on ne saurait trop l'en remercier... FC
