Cry Baby

par
Mercredi 29 mars 2006

JOHN WATERSUniversal

"Au pays de la libertĂ©, on devrait faire ce qu'on veut." Tu parles, dans les annĂ©es 50 aux États-Unis, le blouson noir avait souvent bonne gueule mais pas bonne presse. En revenant sur les traces de son enfance dans la petite ville de Baltimore, John Waters va s'amuser Ă  opposer une bande de " dĂ©linquants juvĂ©niles " au club des " bourges coincĂ©s ". Mauvais goĂ»t contre bonnes manières, vilaines filles et mauvais garçons, Cry baby, c'est la Fureur de vivre version comĂ©die musicale dĂ©bridĂ©e. Encore plus yĂ©yĂ© que Hairspray (qui ressort en DVD comme la quasi-intĂ©gralitĂ© des premiers films de John Waters chez Seven 7 VidĂ©o), totalement fleur bleue et pourtant littĂ©ralement outrancier, cette satire effrĂ©nĂ©e du puritanisme garde l'Ă©lĂ©gance d'ĂŞtre festive de bout en bout. Ca chante, ça danse, ça bastonne, ça salive au son d'une BO d'anthologie 100% rock'n'roll. Douze idĂ©es par scène et autant de personnages, Waters, trouvant lĂ  son plus gros budget, s'en donne Ă  cœur joie, aussi bien dans les chorĂ©graphies frĂ©nĂ©tiques (rĂ©alisĂ©es avec les mĂŞmes mouvements d'appareil que les comĂ©dies musicales des fifties), que dans les dĂ©cors ou la galerie de portraits (Tracy Lords, Iggy Pop, Joe Dalessandro ou Willem Dafoe en seconds rĂ´les). Vous aurez droit en prime Ă  une leçon goulue de french kiss par un Johnny Depp toute langue tendue dans son premier rĂ´le marquant (les larmes de Cry baby annoncent celles d'Edward aux mains d'argent). Sa blonde ne trouvera qu'une seule chose Ă  lui rĂ©pondre : " Je ne vais pas attraper la mononuclĂ©ose ? ". Cry baby, c'est vraiment contagieux. LH