Walk the line
de James Mangold (EU, 2H17) avec Joaquin Phoenix, Reese Witherspoon, Shelby Lynne...
1954. Pour 4 Dollars, un fils de fermiers passe une audition aux Sun Studios : la lĂ©gende Johnny Cash est en route. L'homme qui s'habillait en noir ("pour les pauvres et les vaincus, ceux de la rue, de la faim et du dĂ©sespoir") trimbalera sa voix traĂ®nante et ses chansons country-rock Ă travers l'AmĂ©rique et deviendra la première rock star de l'histoire, paradoxe insolite pour celui qui rĂŞvait d'ĂŞtre chanteur de gospel. Walk the line, hommage romancĂ© mais Ă©clairĂ© de James Mangold, Ă©voque l'enfance de Cash, ses dĂ©buts puis son ascension dans les annĂ©es 1950-1960, sa dĂ©pendance aux amphĂ©tamines et barbituriques ou encore sa rencontre avec June Carter. Alors oui, la rĂ©alisation est classique ; oui, on a dĂ©jĂ eu droit au "biopic" Ray l'an dernier, autre prĂ©tendant aux oscars ; oui, Cash n'est pas très connu de ce cĂ´tĂ© de l'Atlantique... Qu'importe ! L'histoire est assez riche pour tenir en haleine le spectateur averti comme le novice et les deux comĂ©diens (Joaquin Phoenix et Reese Witherspoon), logiquement rĂ©compensĂ©s aux Golden Globes, incarnent un couple irrĂ©sistible, Ă l'image de celui formĂ© par Johnny Cash et June Carter durant de nombreuses annĂ©es. C'est d'ailleurs par le regard qu'il porte Ă cette relation que Mangold touche au cœur. Quand Johnny rit ou quand Johnny pleure, c'est toujours parce que June Carter. On comprend cet homme qui souffre, cet homme qui doute, cet homme qui dans ses cauchemars doit hurler le prĂ©nom de celle qui lui Ă©chappe, celle qui est pourtant si proche, cette femme unique qu'il a en tĂŞte et qui le fait lever tous les matins. "Would you sing a song with me ?" lui lance-t-il durant leurs concerts comme la plus belle des dĂ©clarations possible. Et June de rĂ©pondre en amoureuse secrète "I'll be very please to sing a song with you". Bruno Darmon