La vie est à nous
de Gérard Krawczyk (Fr, 1h40) avec Sylvie Testud, Josiane Balasko, Michel Muller, Eric Cantona...
Voici l'archétype du film-gentil. La première scène - un enterrement où l'on se marre en téléphonant au cadavre - résume parfaitement la suite : ce sera triste, y aura des coups durs, mais pas trop longtemps et on finira toujours par rigoler (les personnages davantage que les spectateurs d'ailleurs). Gérard Krawczyk part d'un sujet qui lui tient à cœur (la vie d'un village savoyard où deux cafés rivaux servent de scène aux histoires entremêlées de ses habitants généreux bien que malheureux) pour un résultat loin de ce qu'il devait espérer : le portrait d'une France provinciale pleine de ploucs sans but ni finesse. La faute à un scénario bâclé, en aucun cas sauvé par une réalisation vivotant entre comédie sentimentale franchouillarde et fable poético-sociale sans jamais trouver d'équilibre harmonieux. D'où des comédiens pas vraiment aidés. Reste le plaisir équivoque de retrouver l'inénarrable Cantona s'essayer à la comédie, tentative symptomatique d'un film gentil, donc, mais indéniablement raté. BD