Une belle journée
de Gaby Dellal (Irlande, 1h45) avec Peter Mullan, Brenda Blethyn, Billy Boyd
Beau film que cette Belle journée. Pourtant, l'exposition un rien cliché pousse à la méfiance : perdre son boulot, c'est dur, mais Frank est un type qui a des principes et un caractère bien trempé, donc ça ne va pas se passer comme ça. Et puis si, ça se passe comme ça ! Le film raconte alors une lutte plus forte encore que celle contre les méchants patrons : l'histoire d'un quinquagénaire se retrouvant subitement face à l'homme et le chef de famille qu'il devrait être mais qu'il n'est jamais devenu. Comment réagir quand un passé douloureux revient à la charge ? Réponse élémentaire de ce cher Frank ; tout simplement en arrêtant de boire des bières dans les pubs du coin pour se faire une petite traversée de la Manche à la nage, sans oublier d'embarquer dans l'aventure sa bande de potes, équipe parfaite de tendres bras cassés ! Evidemment, on pense aux Ken Loach, Full Monty et autres Virtuoses, même si Une belle journée fonctionne en mode mineur par rapport à ses prédécesseurs. Il n'en demeure pas moins respectable, mené par de vieux briscards tels que Peter Mullan et Brenda Blethyn, parfaitement épaulés par une ribambelle de seconds rôles impeccables, et réalisé avec un certain sens de la nuance par Gaby Dellal qui, pour son premier long, sait y faire pour trousser une galerie de personnages attachants, tous capables de secouer la boîte à émotions. BD