Un Héros
de Zeze Gamboa (Angola/Portugal, 1h37) avec Makena Diop, Neuza Borges...
Après une série de documentaires sur l'état de crise de son pays natal, Zeze Gamboa fait le pari de la fiction pour évoquer une nouvelle fois le marasme angolais au sortir de la guerre civile. En dehors de plans aériens de Luanda en début et fin de film, sa caméra conserve d'ailleurs ses velléités documentaires, et colle au plus près de ses deux personnages principaux : Vitorio, un engagé volontaire ayant perdu l'une de ses jambes sur une mine anti-personnelle, et Manu, gamin à la recherche de son père et tenté par le mauvais chemin pour assurer sa survie. Leurs destins se croisent régulièrement, parfois de façon légèrement artificielle, mais Zeze Gamboa parvient à tisser un canevas narratif convaincant, reposant grandement sur ses (excellents) interprètes. À travers leurs parcours et leur rapprochement, le metteur en scène s'attarde bien évidemment sur la vie brisée de Luanda, sur sa tentative de reconstruction coûte que coûte, souligne les disparités sociales en laissant les faits parler d'eux-mêmes. Si la ficelle principale du récit (la restructuration de la cellule familiale comme métaphore de celle du pays) semble un peu grosse, Zeze Gamboa parvient tout de même à nous faire avaler la couleuvre. FC