Des enfants qui s'aiment
de Gilles Volta (Fr, 1h15) avec Elbéra Volta, Marie Balmelle...
En cette semaine où le cinéma français fait (c'est pas trop tôt) de vraies propositions, originales et singulières, il fallait bien un mouton noir ! Le voici, sinécure de 75 minutes dont on pourrait dire beaucoup de mal si, dans le fond, l'indifférence assoupie n'était pas le meilleur reflet de ce que l'on a ressenti à sa vision. Ça démarre en home movie avec des vacances dans la Drôme (la famille nombreuse mais sans père, les jumelles au désir naissant, l'aîné révolté, la petite à moitié sourde qui se protège du monde des adultes), ça se poursuit avec du psychodrame à sujet (le retour du père, la pédophilie qui passe par là ), ça se termine par un "élan" lyrique... Dans tous les cas, on ne sort jamais d'un naturalisme crapoteux qui raconte platement son scénario, filme mollement son décor, dirige approximativement ses acteurs, regarde avec complaisance ses personnages. C'est le tort de ce cinéma indépendant-là : il confond justesse et tiédeur, mise en scène et réalisation, discours et narration, désir de faire du cinéma et désir de faire le film, oubliant du coup notre désir de le regarder !CC