Casshern

Publié Mercredi 2 novembre 2005

de Kazuaki Kiriya (Japon, 2h21) avec Yusuke Iseya, Kumiko Aso...

Comme récemment Enki Bilal, Kerry Conran et Robert Rodriguez, le petit Kazuaki Kiriya a fait grave parler de lui en bidouillant son film à 90% sur son ordinateur. S'il permet à n'en point douter la concrétisation d'images dantesques, à même de transcender le postulat science-fictionnel, le recours au tout numérique, à la vue des récents essais dans le genre et de ce Casshern, reste encore à maîtriser par de VRAIS metteurs en scène. On peut en effet être relativement clément, et reconnaître à Kiriya un solide imaginaire graphique (bien que fortement nourri aux incunables du genre), voire un petit talent pour les scènes d'action. Mais même en faisant abstraction d'une direction d'acteurs catastrophique (ah, ces bad guys aux mèches rebelles...), le défaut majeur de Casshern s'impose malheureusement de lui-même au spectateur, avec une rapidité aussi spectaculaire que certaines de ses séquences-phares. Disons-le crûment, ce film manque tellement de rythme que c'en est insupportable. La bande-annonce, qui nous a survendu le film sur le net en alignant bout à bout ses scènes visuellement chocs, est à ce titre le plus notable attrape-couillons constaté ces derniers temps. Kiriya enfile les perles esthétiques (dont certaines valent indéniablement le coup d'œil), et nous livre un objet aussi décousu que béatement contemplatif, alignant les fautes de goût avec une effrayante régularité. Casshern est un essai loin d'être convaincant, dont les fulgurances excusent à peine les intolérables langueurs.FC