Casshern
de Kazuaki Kiriya (Japon, 2h21) avec Yusuke Iseya, Kumiko Aso...
Comme rĂ©cemment Enki Bilal, Kerry Conran et Robert Rodriguez, le petit Kazuaki Kiriya a fait grave parler de lui en bidouillant son film Ă 90% sur son ordinateur. S'il permet Ă n'en point douter la concrĂ©tisation d'images dantesques, Ă mĂŞme de transcender le postulat science-fictionnel, le recours au tout numĂ©rique, Ă la vue des rĂ©cents essais dans le genre et de ce Casshern, reste encore Ă maĂ®triser par de VRAIS metteurs en scène. On peut en effet ĂŞtre relativement clĂ©ment, et reconnaĂ®tre Ă Kiriya un solide imaginaire graphique (bien que fortement nourri aux incunables du genre), voire un petit talent pour les scènes d'action. Mais mĂŞme en faisant abstraction d'une direction d'acteurs catastrophique (ah, ces bad guys aux mèches rebelles...), le dĂ©faut majeur de Casshern s'impose malheureusement de lui-mĂŞme au spectateur, avec une rapiditĂ© aussi spectaculaire que certaines de ses sĂ©quences-phares. Disons-le crĂ»ment, ce film manque tellement de rythme que c'en est insupportable. La bande-annonce, qui nous a survendu le film sur le net en alignant bout Ă bout ses scènes visuellement chocs, est Ă ce titre le plus notable attrape-couillons constatĂ© ces derniers temps. Kiriya enfile les perles esthĂ©tiques (dont certaines valent indĂ©niablement le coup d'œil), et nous livre un objet aussi dĂ©cousu que bĂ©atement contemplatif, alignant les fautes de goĂ»t avec une effrayante rĂ©gularitĂ©. Casshern est un essai loin d'ĂŞtre convaincant, dont les fulgurances excusent Ă peine les intolĂ©rables langueurs.FC