Goal ! Naissance d'un prodige
de Danny Cannon (EU, 2h) avec Kuno Becker, Alessandro Nivola...
Désamorçons tout de suite un point litigieux mais pas trop : nous avons découvert le nouveau film de Danny Cannon (Judge Dredd, Souviens-toi l'été dernier 2) dans son impitoyable VF. Laquelle voit de pauvres doubleurs rivaliser d'accents chicanos forcés au possible, un peu comme si un petit malin avait lancé un concours d'imitations de la voix française d'Al Pacino dans Scarface. OK, ça n'aide pas. Mais soyons francs, ce charme so frenchy accolé au premier volet d'une future trilogie (!) relève quelque peu l'intérêt d'un opus dont l'inanité met très peu de temps à se faire jour. Evacuons la donnée la plus évidente : Danny Cannon est un mauvais. Pas franchement aidé par un script bateau comme ça ne devrait plus être permis, notre homme trouve encore le moyen d'en rajouter violemment dans le cliché pompier. Tout y passe : ralentis, couchers de soleil, vol de mouettes (l'Angleterre, quoi), scènes intimes filmées à l'épaule, gros plans illisibles, surdécoupage de la moindre scène "d'action"... Goal ! sent tellement le produit formaté que les apparitions surréalistes de Beckham et Zidane ressemblent fortement à des spots de pub. Les fans de foot eux-mêmes n'en seront pas pour leurs frais, tant les scènes de joutes sportives, destinées à les drainer dans les salles, sont expédiées avec peu de passion. Lorsque le mot "fin" achève de souiller l'écran, la perspective de se taper deux suites de ce machin ne met pas réellement en joie. FC