Night watch
de Timur Bekmambetov (Russie, 1h55) avec Konstantin Khabensky, Vladimir Menshov...
PrĂ©sentĂ© comme le premier blockbuster russe, Nightwatch est surtout un OVNI absolu, dĂ©calque ahurissant de Matrix, du Seigneur des Anneaux et de Underworld, fondu dans une fable assez incomprĂ©hensible sur l'affrontement ancestral bien/mal, saturĂ©s d'effets en tout genre (sonores, spĂ©ciaux, visuels, de manche...). Les Russes en ont visiblement toujours après les AmĂ©ricains pour essayer de leur piquer ainsi des parts de marchĂ© (autre temps, autres mœurs...), mais le rĂ©sultat vaut tout juste mieux que Constantine, en plus marrant. Pourquoi alors ce truc s'avère-t-il par moments presque passionnant ? On ne sait si c'est volontaire, mais au milieu du fatras technologico-pyrotechnique, Nightwatch s'avère un documentaire sur la dĂ©crĂ©pitude actuelle de la Russie. Entre deux effets bullets time foireux, le cinĂ©aste filme un pays oĂą l'on tĂ©lĂ©phone encore avec des postes Ă cadrans, oĂą les filles portent des lunettes hĂ©ritĂ©es de la mode printemps/Ă©tĂ© Brejnev, oĂą les papiers peints sont laids Ă vomir sur le tapis, Ă vomir aussi d'ailleurs, oĂą les gens vivent les uns sur les autres et picolent dans des rues sinistres ou des immeubles en ruine. Si on Ă©tait vraiment gentil, on irait mĂŞme jusqu'Ă voir dans Nightwatch une mĂ©taphore de cette Russie qui rĂŞve de libĂ©ralisme et de prospĂ©ritĂ© mais se retrouve toujours empĂŞtrĂ©e dans les rĂ©sidus cramĂ©s de son passĂ© soviĂ©tique. Ça serait faire beaucoup d'honneur quand mĂŞme Ă cette sĂ©rie B qui frĂ´le le Z Ă plus d'une reprise... CC