Moi, toi et tous les autres
de et avec Miranda July (EU, 1h30) avec John Hawkes, Bard William Henke...
En provenance express de Sundance avec dĂ©tour par Cannes pour y glaner la CamĂ©ra d'or, ce premier film de, par et avec Miranda July a peut-ĂŞtre l'envie, en pĂ©riode de noirceur glaçante et de fracas mondial, de redonner du baume au cœur de son spectateur. En fait, cette fable sur l'ultra-moderne solitude fuit le drame comme la peste, lui prĂ©fĂ©rant "the bright side of life" comme disait le christ crucifiĂ© de La Vie de Brian. Philosophiquement, ça se dĂ©fend ; cinĂ©matographiquement, on frĂ´le l'inepte. Moi, toi et tous les autres, c'est du Todd Solondz qui aurait avalĂ© une cassette des Bisounours, le degrĂ© maximal de la subversion atteint par July Ă©tant cette scène oĂą un petit noir de dix ans embrasse sur la bouche (chastement, faut pas pousser) une quadra dĂ©pressive. Bien sĂ»r, tout cela a la qualitĂ© de tous ses dĂ©fauts : ça ne casse pas trois pattes Ă un canard. Mais tout de mĂŞme : Ă l'heure des Desperate Housewives dĂ©vastatrices, on se dit que le cinĂ©ma a une fois de plus un fichu train de retard. CC