Virgil
de Mabrouk El Mechri (Fr, 1h33) avec Jalil Lespert, Léa Drucker...
C'est le style de premier film français dont l'audacieux mélange des genres donne envie de l'aimer au-delà de ses défauts criants. L'inévitable Audiard pour la gouaille complaisante, Paul Thomas Anderson et les séries télé HBO pour la narration guidée par l'esthétique, les seconds rôles aux trognes westerniennes, voire même quelques éléments épars de séries Z (le poing en fer de Jean-Pierre Cassel, le combat dans la rue...)... Un cocktail a priori explosif pour cette histoire d'amour(s) entre boxe, prison et kebabs. Si le charme opère grâce à cette rage cinéphile débordant de tout côté, Virgil finit par se perdre dans la multiplicité de pistes qu'il offre au spectateur. Les intrigues et leurs enjeux s'entrechoquent souvent de façon aléatoire, Jalil Lespert oscille dangereusement entre attachant et insupportable mais, par miracle, Mabrouk El Mechri parvient à garder le cap, avant de nous livrer une séquence finale évoquant une nouvelle fois les limites d'un film touchant et prometteur, mais trop bancal pour convaincre totalement. FC