Deuil interdit

par
Mercredi 13 juillet 2005

MICHAEL CONNELLY (Seuil policier)

Les lecteurs de plus en plus nombreux de Michael Connelly doivent ĂŞtre rassurĂ©s : l'Ă©crivain amĂ©ricain n'a pas encore abandonnĂ© Harry Bosch, son hĂ©ros fĂ©tiche, pilier de son œuvre depuis bientĂ´t quinze ans. Dans Wonderland Avenue, l'inspecteur des homicides prenait sa retraite. On pouvait lĂ©gitimement se demander si cette mise au placard n'Ă©tait pas un signe d'adieu, d'autant plus que Los Angeles River, son dernier opus, marquait la fin de deux autres personnages emblĂ©matiques de son univers : Terry Mc Caleb, l'autre flic rĂ©current, que son incarnation Ă  l'Ă©cran par Clint Eastwood aura finalement tuĂ©, et le "Poète", tueur sanguinaire que Connelly ne se pardonnait pas (mĂŞme fictivement) d'avoir laissĂ© en libertĂ©. Dans Deuil interdit, Bosch fait son retour Ă  la brigade criminelle, affectĂ© en compagnie de sa vieille complice Kiz Rider aux affaires non rĂ©solues. Grâce aux progrès de la science (notamment le test ADN), il revient sur le meurtre d'une jeune fille qui a eu lieu quinze ans auparavant. Un crime qui semble avoir Ă©tĂ© volontairement enterrĂ© par les inspecteurs alors chargĂ©s de l'enquĂŞte... Les ingrĂ©dients qui font de cette œuvre un immense succès public sont immuables : la ville de Los Angeles, la haine raciale, la corruption de la police, l'omniprĂ©sence de la violence. La nouveautĂ© vient d'une Ă©volution perceptible des personnages (notamment Harry Bosch), miroirs de l'identitĂ© de leur crĂ©ateur, qui nous font malgrĂ© tout pressentir la fin d'un cycle. Ou le dĂ©but d'une nouvelle ère ? YN