L'Annulaire

Mercredi 15 juin 2005

de Diane Bertrand (Fr-All-Ang, 1h40) avec Olga Kurylenko, Marc Barbé...

Elle a perdu son doigt dans une bouteille de limonade de l'usine où elle travaillait. Logiquement, elle devient secrétaire dans un laboratoire tenu par un "naturaliste", un homme qui réalise des "spécimens", façon curieuse de matérialiser une émotion dans le formol à partir d'un objet qui nous a marqué. Après Un samedi sur la terre, ce deuxième film de Diane Bertrand se voudrait étrange, il sonne tout simplement creux comme le laboratoire en question. Bombarder Beth Gibbons à chaque plan pour combler l'absence de relation entre les deux (et quasi uniques) personnages principaux, ne suffit peut-être pas pour toucher l'impalpable. D'autant que cette nunucherie stylisée (on dirait du Jeunet sur un scénario dépressif de Laetitia Masson) ne connaît qu'un seul exutoire : l'érotisme surfait qu'on devine dès la première seconde (vu qu'il ne se passe rien, on ne voit pas bien ce qu'il pourrait se passer d'autre !), mais que la réalisatrice aura la colossale délicatesse de mettre plus d'une heure à nous annoncer. Le tout pour atteindre le climax dans une scène de pénétration à un coup (ça fait style) sur le carrelage d'un hammam désaffecté aussi vide et perdu que le film : le ridicule ne tue pas mais manifestement il ne fait pas jouir non plus. Pour un peu, on serait à deux doigts de s'énerver. LH