Star Wars épisode III
de George Lucas (EU, 2h20) avec Ewan Mac Gregor, Hayden Christensen, Natalie Portman...
"C'est la guerre ! Il y a des héros des deux côtés. Le mal est partout !" C'est avec ces mots du légendaire bandeau aux lettres d'or que débute le dernier volet de la deuxième trilogie de Star Wars. On se dit alors qu'on va se payer une bonne tranche d'action et de contamination maléfique. D'autant que ce dernier épisode est bien mieux raconté que le précédent, renonçant aux digressions pour se centrer entièrement sur Anakin Skywalker et sa métamorphose de Jedi en Dark Vador, pendant que la République se mue en Empire galactique. Tout commence par Christophe Lee, alias le comte Dooku, effectuant un dernier salto (si, si !) avant de mourir. Ensuite, pour voir Anakin basculer dans le côté obscur et lui prendre sa place, il faudra attendre une heure et demie. Il faut dire que côté action, George Lucas se rangerait plutôt dans la catégorie pépère. Les duels et les batailles spatiales n'ont ni la fougue d'un Verhoeven, ni le souffle épique d'un Peter Jackson. Et quand il veut refaire Apocalypse Now en numérique (l'arrivée sur la planète Kashyyyk avec l'armée des Wookies), ce qui promettait de la baston en reste aux préliminaires. Les sabres-laser ont beau être présenté en quatre coloris, l'incarnation et la sensation physique ne sont décidément pas le fort du bon vieux Georges. D'autant que côté casting, les deux pivots de ce finale ne brillent que par leurs épées-laser : Ian Mc Diarmid en Chancellier Palpatine alias Dark Sidious ferait plutôt rire et surtout, Hayden Christensen incarnant Anakin, est aussi charismatique qu'un biquet tout droit sorti d'Hélène et les garçons, ayant chapardé la perruque spécial brushing de Brad Pitt dans Troie (version châtain). Il a beau sourciller et rouler des yeux, la virilité et la méchanceté de son personnage, pour le coup, restent véritablement obscurs.Consolation finaleMais si Natalie Portman a deux grosses oreilles en cheveux façon Minie et Ewan McGregor se retrouve fringué comme un moine en robe courte (avec deux verrues inexplicables sur le front !), c'est dans les paysages numériques que ce grand ordonnateur de Lucas s'en sort le mieux. Le duel final entre Anakin et Obi-Wan Kenobi se déroule sur fond de lave irradiante (fond auquel se mêle de véritables prises de vue de l'Etna en effusion). C'est à ce moment-là qu'il retrouve le souffle du premier cycle de la saga dans un vrai moment de cinéma : la chute d'Anakin, sa dévoration par le feu avant d'être recomposé en Dark Vador constituent une formidable transition vers La Guerre des étoiles, premier épisode chronologique de la série. Pour le reste, cette machinerie numérique sans presque d'humour ni d'interprétation se laisse voir comme un dernier volet techniquement honnête, artistiquement désuet (ça peut avoir son charme) et finalement anodin. Une sorte de petit blockbuster de papy pour ados éternels.Luc Hernandez