Dig !
d'Ondi Timoner (EU, 1h47) avec Anton Newcombe, Courtney Taylor...
Que les mĂ©disants qui annonçaient la mort du "rock-umentaire" Ă la sortie du gĂ©nial Spinal Tap se dĂ©trompent. Le film d'Ondi Timoner Ă©voque les alĂ©as parodiques du film de Rob Reiner, mais s'ancre dans une rĂ©alitĂ© autrement plus tangible, celle des Dandy Warhols de Portland et des Brian Jonestown Massacre de San Francisco. Deux formations alliĂ©es dans leurs dĂ©buts, portĂ©es par un mĂŞme renouveau rock ; une rĂ©volution en marche dont le leader des Brian Jonestown, le psychotique Anton Newcombe, se fait le chantre artistique avec le talent le plus affirmĂ©. Las, au fil des ans, les Dandy se plieront aux jeux de l'industrie du disque, finiront par exploser en Europe, tandis que leurs compères, progressivement Ă©cœurĂ©s par le succès de leurs frères dĂ©sormais ennemis, ne dĂ©montreront que leur propension Ă se flinguer tous seuls, au fil des pĂ©tages de plomb de Newcombe. Ondi Timoner aura suivi leurs parcours respectifs pendant près de sept annĂ©es, forcĂ©ment retranscrites ici de façon lapidaire. Si le montage trahit certaines faiblesses (le rythme a tendance Ă faiblir dans la deuxième partie), les sĂ©quences retenues finissent par dresser un tableau Ă©loquent du chemin de croix artistique vĂ©cu par les Brian Jonestown, les Dandy Ă©tant peu Ă peu Ă©vincĂ© de la narration au milieu du mĂ©trage (Ă partir de la scène, hilarante, du tournage de leur clip par le photographe "hype" David LaChapelle). Le principal mĂ©rite du film est de nous faire dĂ©couvrir un groupe aussi essentiel que mĂ©connu, dĂ©positaire de tous les excès de la rock'n'roll attitude Ă lui seul (sexe, drogues, bastons en plein live, près d'une quarantaine de musiciens passĂ©s en sept ans...). Grâce au film, les Brian Jonestown s'apprĂŞtent Ă donner leur première tournĂ©e europĂ©enne. On leur prĂ©dit un engouement Ă la hauteur de la folie de leur meneur.François Cau