La Petite Chartreuse
de Jean-Pierre Denis (Fr, 1h30) avec Olivier Gourmet, Marie-Josée Croze...
Un libraire rongé par les remords de son passé (l'alcoolisme qui a poussé sa femme à le quitter) renverse par accident une petite fille, qui tombe dans le coma, en sort, mais se mure dans le silence. Ce sera pour lui la porte ouverte vers la rédemption. On ne peut cacher une grande déception devant cette Petite Chartreuse tirée d'un roman à succès de Pierre Péju. Une esthétique de téléfilm France 3 (caméra à l'épaule permanente même pour filmer quelques cartes postales de montagne) au service d'un propos guère plus excitant (Le Papillon en version drame psychologique), contrariée sans arrêt par la trouille de se laisser aller à l'émotion qu'une telle histoire pouvait légitimement inspirer... De la part de Jean-Pierre Denis, après ses impressionnantes Blessures assassines au style si précis et si foudroyant, c'est une sévère régression. Heureusement pour lui, il a choisi dans le rôle du libraire le comédien idéal : on ne dira jamais assez à quel point Olivier Gourmet est un acteur merveilleux, à la fois libre et sérieux, terrestre et léger. Ici, il joue toutes les séquences avec un mélange de pudeur et de courage que le film est par ailleurs bien incapable de redoubler.CC