Le Premier Cri
de Gilles de Maistre (Fr, 1h40) documentaire
Le tour du monde en une quinzaine de naissances, le temps d'une éclipse de soleil : tel est le projet de ce docu que l'on peut regarder selon deux optiques. La première comme une ode new age à la naissance non médicalisée, brassant dans le même plasma communauté beatnick, croyances magiques de l'Inde au Sahara et trip astrologique. Le meilleur de ce gloubiboulga doublé avec l'accent reste sa bande de hippies canadiens, si caricaturaux qu'ils légitiment les plus belles saillies d'Eric Cartman dans South Park. L'autre manière de donner du relief au Premier Cri, c'est de le considérer avec perversité comme un porno où l'expulsion remplace la pénétration. De fait, on aura rarement vu si large exhibition de seins gonflés et de sexes féminins, qui plus est avec un métronome similaire à celle de n'importe quelle œuvre X (toutes les dix minutes, en gros). Ce drôle de mélange (la glorification post-chrétienne de la naissance alliée à un voyeurisme décomplexé par la beauté de l'enfant fripé et maculé de sécrétions) laisse le spectateur libre de sa réaction : s'émerveiller ou vomir, jouir du miracle de la vie ou jouir tout court. CC

