Le Dernier Gang

Mercredi 7 novembre 2007

d'Ariel Zeitoun (Fr, 2h05) avec Vincent Elbaz, Gilles Lellouche...

Le sujet est juste énorme. Retracer l'épopée du gang des postiches, braqueurs aguerris qui, dans la France Mitterrandienne, firent tourner la police en bourrique jusqu'à pousser les forces de l'ordre à commettre l'irréparable. Mais la seule note d'intention ne suffit pas à créditer un film d'une qualité artistique irréprochable, loin s'en faut. Si le marasme n'atteint pas les sommets du déjà culte Truands, Le Dernier Gang aligne un nombre dommageable de scories. Des choix narratifs incohérents, une incapacité chronique à relier la petite histoire à la grande (alors que le sous-texte socio-politique était à même d'élever le récit), des erreurs de casting flagrantes (l'insupportable Gilles Lellouche, pas crédible pour deux sous en flic "psychotique")... Il serait tentant de faire porter le chapeau à Ariel Zeitoun, tant ce dernier foire régulièrement les scènes les plus "viscérales" de son intrigue, mais il faut reconnaître que depuis Yamakazi et Bimboland, il a fait d'énormes progrès. On accuserait plutôt son co-scénariste Daniel Saint-Hamont, immortel auteur des scripts d'Alexandre Arcady ou de Par où t'es rentré ? On t'a pas vu sortir de Philippe Clair, tant les raccourcis narratifs lapidaires et les répliques du genre : «Je bande pour toi depuis le début, et je sais que tu bandes pour moi aussi» semblent porter sa patte. FC