Enfin le numérique !

Mercredi 12 décembre 2007

Lyon, comme le reste de la France, était à la traîne de la projection numérique HD ; l'annonce du passage du CGR de Brignais à cette nouvelle technologie, et l'ouverture prochaine du Pathé Vaise devraient faire de l'agglomération une pionnière en la matière !CC

Photo : "La Légende de Beowulf"

La sortie, il y a quinze jours, de La Légende de Beowulf aurait dû être un événement. Mais à la place, il n'y eut qu'un buzz discret pour un blockbuster cher de chez cher (150 millions de dollars) et, qui plus est, révolutionnaire dans sa technologie. Mais voilà, Lyon ne possède aucune salle capable d'accueillir le film dans les conditions de projection parfaites pour en apprécier la pleine dimension, à savoir le numérique haute définition en relief. La question de la projection numérique est le serpent de mer de l'exploitation depuis près de trois ans, et beaucoup auraient bien continué à jouer la montre d'un basculement que tous reconnaissent inévitable. Même le fait que la plupart des films importants de 2007 aient été tournés en numérique (de Still life à L'Homme sans âge en passant par Zodiac et Ratatouille) ne semblait pas interroger outre mesure des exploitants qui se satisfaisaient de copies argentiques de plus en plus pourries, tirées à la chaîne par des labos démotivés, eux-mêmes en pleine reconversion. Tardive (r)évolutionMais, en début de semaine, dans un entretien accordé au Film français par Jocelyn Bouyssy, directeur général de CGR, celui-ci annonçait que l'ensemble de son enseigne allait basculer à court terme dans la projection numérique. Très court terme même pour celui de Brignais, qui allait avant Noël se doter de 8 écrans équipés en HD ! La surprise est de taille, et devance du coup de quelques semaines l'arrivée du Pathé Vaise qui, lui aussi, devrait avoir au moins 6 salles permettant la projection en numérique. L'investissement économique relève pour l'instant du pari, limité par deux facteurs : le premier, c'est que les salles conservent leur "vieil" équipement classique ; le second, c'est qu'il n'y a plus guère de doutes sur la mutation vers le numérique, et l'interrogation essentielle est de savoir si tous les distributeurs pourront satisfaire la demande nouvelle créée par cette modernisation. Évidemment, l'inquiétude est de voir des films multiplexés avec encore plus de facilité, et donc une plus forte concentration d'écrans sur les grosses productions des majors. Mais il ne faut pas cacher l'intérêt pour le spectateur qui n'aura plus à craindre de tomber sur des copies délavées, rayées ou étalonnées à la hussarde. En supprimant pour certains films l'étape de la pellicule, la diffusion numérique s'apparente à l'évolution introduite par le passage de la VHS au DVD. Quant à la question du relief, qui agite Hollywood quand il ne pense pas à la grève des scénaristes, on pourra enfin juger s'il s'agit d'une vraie innovation ou d'une couillonnade marketing de plus. Espoir : si tout va bien, en juillet 2008, on devrait pouvoir apprécier Avatar de James Cameron en VO, en numérique et en relief à Lyon !