Frontière(s)

Mercredi 30 janvier 2008

de Xavier Gens (Fr, 1h48) avec Samuel Le Bihan, Karina Testa, Aurélien Wiik..

Misère(s) ! On attendait beaucoup de ce Frontière(s), premier film (Hitman a été tourné après...) d'un cinéaste sincèrement passionné par le cinéma d'horreur, décidé à filmer une œuvre jusqu'auboutiste et radicale. Mais voilà : Xavier Gens a choisi de faire du cinéma d'horreur avant de faire du cinéma, et son film n'arrive jamais à synthétiser ses innombrables références pour en faire sortir un ton, un style ou une mise en scène cohérente. Plombée par des acteurs et des dialogues médiocres (Le Bihan est celui qui s'en tire le mieux, c'est dire le niveau !), toute la première heure n'est qu'une pénible introduction vers la suite, survival extrême où une famille de nazis cannibales torture des djeun's de banlieue dans une débauche de scènes gore éprouvantes. Si le cinéaste sait se montrer respectueux du genre en refusant la facilité du deuxième degré, c'est quand même le grotesque qui l'emporte, notamment à travers la figure du patriarche à l'accent teuton ridicule, comme on n'ose plus en montrer depuis les années 50. Et quand Gens plante aussi une simple poursuite de bagnoles (filmée à la Michael Bay), s'avère incapable de filmer plein cadre une scène de cul (retour bizarre du puritanisme dans un film qui se veut sans limite) ou de greffer une trame politique autre que caricaturale (le fascisme est à nos portes, achtung !), on soupire, on soupire, on soupire. Pourtant, croyez-le ou non, on aurait adoré adorer Frontière(s) !CC