Julian Donkey Boys
Musique / Auteur d'un excellent album au folk joyeux et aux accents librement pop, Hey Hey My My devrait transformer l'essai en concert cette semaine. Rencontre avec un des deux Julien du groupe.Propos recueillis par CC
Hey Hey My My, groupe parisien ou groupe bordelais ?Julien Gaulier : On est Parisiens tous les deux, mais on s'est rencontrés à Bordeaux, et c'est là-bas qu'on a formé le groupe avant de revenir à Paris...Ça a eu une influence, ce passage par Bordeaux ?Oui, au sens où à l'époque je travaillais comme stagiaire pour un label qui s'appelle Platinum, où j'ai croisé des groupes comme Calc ou Pull... On ne va pas dire qu'ils m'ont donné la foi, mais ils m'ont enlevé des scrupules à chanter en anglais. Ils m'ont montré qu'il était possible de faire autre chose que du ska festif, du Louise Attaque ou de l'électro façon french touch...Vous affichez ouvertement vos références : Morricone, Belle and Sebastian et bien sûr Neil Young...Ce n'est pas par orgueil, c'est juste pour dire clairement que leur musique nous plaît. Quand l'autre Julien a composé Belle and Julian, c'est parce qu'il avait entendu un morceau de Belle and Sebastian où il n'y avait pas de refrain, juste une phrase musicale ; il a voulu faire la même chose. Quant à Neil Young, cette chanson, Hey Hey My My, quand on creuse un peu, on ne sait pas si le texte est au premier ou au deuxième degré, ce qui nous correspond assez. En tout cas, on ne s'est pas appelé ainsi en se disant qu'on allait sauver le rock.Dans vos textes, il y a une forme de distance, d'ironie, même pour parler de choses sérieuses...Il y a aussi un côté mélancolique. Enfin, c'est ce qu'on nous dit...Mais quand vous parlez de rupture, vous envisagez le bon côté des choses...Easy, c'était l'occasion de dire que rompre quand on ne s'entend pas, finalement, c'est plutôt facile et agréable. Il faut avoir différents niveaux de lecture dans les textes. C'est plus amusant que d'être terre-à-terre, ça évite de tomber dans le pathos, ce qui est notre hantise.En photo, vous faites les donkey-boys hirsutes. Et sur scène ?On n'arrive pas déguisés, mais on tient à faire un set plus rock que l'album. On ne veut pas être engoncés, on n'hésite pas à raconter des conneries entre les morceaux. Aujourd'hui, il y a des groupes tristes, qui m'énervent par leur côté «dans la Bible du rock page 136, il est écrit qu'il faudra porter un blouson de cuir et casser sa chambre d'hôtel». Le rock, justement, c'est renverser les codes. Nous, on s'en amuse : on fait les cow-boys, mais ça fait sourire car nous ne sommes que deux petits Français.Hey Hey My MyVendredi 8 juinShowcase à Planet of Sound à 17h30 ; concert au Café Citron à 20h