Nom de code Sacha
Auteur / S'il ne présente qu'un petit aperçu de la carrière de Sacha Baron Cohen, le film Borat a tout de même le grand mérite de faire découvrir au public français un artiste qui lui était jusqu'ici quasi inconnu. FC
Benjamin d'une famille britannique assez aisée, de confession juive orthodoxe, Sacha Baron Cohen emprunte pendant ses vertes années estudiantines le chemin respectable de la théologie. Inscrit en fac d'histoire, il rédige sa thèse sur l'implication de la communauté juive dans le mouvement américain des Droits Civiques durant les années 60. C'est à cette époque qu'il se découvre le virus de la comédie, au sein de l'atelier-théâtre de son université. Pour ramener leur fils à des considérations plus proches de leurs convictions, ses parents l'envoient un an en Israël étudier les racines de sa religion. Mais Sacha Baron Cohen n'en démord pas, et lorsque Channel 4 lance une annonce pour trouver de nouveaux animateurs en 1995, il saisit l'occasion. Il envoie une cassette où il interprète le personnage de Carrique, reporter albanais au sabir incompréhensible. Il capte l'attention des chasseurs de tête de la chaîne, qui lui confient la charge d'apparitions régulières dans deux émissions, avec un nouveau personnage de sa création : Ali G.Public EnemyAvec ce rappeur blanc se rêvant gangster, Sacha Baron Cohen vient de s'ouvrir les portes du succès. Au bout de deux petites années, on lui donne son propre show, où entre deux digressions avec ses potes "gangstas", il interviewe des personnalités de la politique ou de la culture, régulièrement effondrées par le crétinisme élevé de leur hôte. Un autre personnage naît à cette période, le dénommé Borat. Problème : au bout de la première saison, sa renommée devient telle au Royaume-Uni qu'il ne peut plus piéger personne (la Reine Mère elle-même apostrophe alors ses petits-enfants à coups de "Boyakasha"). Peu importe : après la sortie du film inspiré d'Ali G, Sacha Baron Cohen est débauché par HBO pour une version américaine du show. Les intermèdes fictionnels sont supprimés, et un troisième personnage fait son apparition : Bruno, un reporter autrichien gay sondant les milieux de la nuit et de la mode, avec toujours autant de désinvolture provocatrice. À fond dans ses personnages (il n'apparaît jamais publiquement sous sa réelle identité), il enchaîne rapidement les polémiques, dues majoritairement à l'antisémitisme outré de Borat. Les autorités kazakhs, choquées, tentent même de sensibiliser l'ONU sur la question. Par souci diplomatique, le film vient d'être censuré en Russie. Mais Sacha Baron Cohen a reçu récemment un soutien inattendu de la part de Dariga Nazarbayeva, politicienne et fille du président du Kazakhstan...