Musique / Le retour des frangins Herman Düne, représentants français de l'internationale antifolk, qui plus est chez leurs frères de sang de Grnd Zero (qui n'avaient pas aimé qu'ils leur fassent une infidélité avec Nuits Sonores, mais bon, c'est pardonné...) est une nouvelle qui devrait faire chavirer nos cœurs. Surtout que les barbus débarquent avec un nouvel album, Giant, sorte d'aboutissement puisque signé chez une major, et enregistré avec une opulence qui frise l'indécence pour du Herman Düne : des choristes et une section de cuivres ! L'album étant du genre pas mal du tout, on ne voit vraiment pas pourquoi on tirerait la tronche... Mais voilà : rien ne va plus au sein de la fratrie, et seuls David et Neman seront de la partie lyonnaise. André, l'autre pilier du groupe, a décidé de rester chez lui avec sa meuf. La nouvelle, apprise récemment, était largement prévisible tant David et André font déjà chambre à part sur Giant : un morceau chacun en alternance, et une approche résolument antagoniste de leurs nouveaux jouets. David choisit de bouffer le cul du monde en fonçant la tête la première dans la chanson accrocheuse, en rajoutant une couche dans l'exubérance avec ses anges qu'il dirige au doigt et à l'œil, tandis qu'André carbure au tourment introspectif et au blues blanc, voie plus délicate mais qui donne d'évidence ses moments les plus bouleversants au disque. Déjà, lors des fameuses Nuits Sonores, David était arrivé en retard, occupé à parler à ses groupies, pendant qu'André tenait la scène seul, sans micro, avec une chanson à vous flanquer la chair de poule. Ce courant contraire alimenté par le même sang est en soi une belle histoire ; on dirait un remake musical de Dans Paris, avec David dans le rôle de Garrel et André dans celui de Duris. Espérons que, comme dans le film, les deux se retrouvent à nouveau un de ces quatre... CCHerman DüneÀ Grnd Zéro, le vendredi 3 novembre«Giant» (Source etcEMI)