Invasions artistiques
Expérimentation sensorielle et participation active du spectateur, parmi la quarantaine de manifestations au programme, deux installations à ne pas rater. La cathédrale Saint-Jean et le métro se muent en lieux inattendus le temps d'une brève métamorphose. La façade de la cathédrale devient un écran géant de cinquante mètres sur cinquante. Des lunettes stéréoscopiques, distribuées au public à l'entrée de la place, permettent la vision en trois dimensions. "Deux images sont projetées, il s'agit de deux angles d'un même objet, le cerveau perçoit les reliefs alors même que l'image est plate", explique Jean-Philippe Poirée Ville, concepteur de "l'Arbre d'Ombre". Les diapositives suggèrent une jungle labyrinthique inquiétante où faune et flore d'inspiration enfantine se disputent l'espace. Puis c'est l'épanouissement, les serpents deviennent des lianes, la cathédrale une cabane de lumière. Images et son traduisent la surabondance d'informations, la difficulté d'atteindre le sens lors d'une éphémère union du profane et du sacré.Toute première foisExploration des lieux connus, des lieux communs, le collectif de créateurs en lumière Tilt propose un voyage inédit dans le métro. En une nuit, 4800 tubes lumineux ont été installés. Adieu lumière blafarde, les 180 voitures seront au choix rouges, jaunes, bleues ou vertes. Pour les fondateurs de Tilt, François Fouilhé et Jean-Baptiste Laude, investir le métro de manière artistique, c'est inviter les usagers à ne plus subir leur moyen de locomotion. "Les voyageurs vont avoir des visages verts, bleus, cela va permettre d'initier un dialogue. Il s'agit de se réapproprier un élément essentiel de la ville et de le rendre plus gai", expliquent-ils. Une expérience unique en son genre dont le succès repose essentiellement sur la bonne volonté des voyageurs. Une fois n'est pas coutume, ils auront le choix de ne pas se cacher derrière leurs quotidiens gratuits, et l'occasion de se voir. DA