Musique / Miraculeux condensé de pop-folk ouatée, minimaliste, et introspective, Radar, le premier album de Kelly De Martino, justifie activement une présence assidue au premier concert grenoblois de la belle lundi soir au Ciel, où elle assurera la première partie de Shivaree. Tristes et tendres à la fois, les atmosphères dépouillées et cristallines qui émaillent l'univers musical de la jeune songwriter rappellent en effet plus d'une fois le spleen doucereux de Chan Marshall (Catpower), ou encore la grâce indie de Blonde Redhead. Mais au-delà de ces (prestigieuses) influences, Kelly De Martino s'est avant tout laissée guider par la douce amertume de ses expériences personnelles, et par l'atmosphère sombre et urbaine des grandes villes qu'elle se plait à arpenter. C'est sa formation de pianiste classique qui va lui permettre de faire ses débuts à... l'orgue, aux côtés du réputé jazzman JC Hopkins, avant de sillonner San Francisco et Los Angeles dans le cadre du groupe folk Slim & Minnow. Après plusieurs aller-retour entre côte Est et côte Ouest, au sein de différentes formations (comme les new-yorkais Marjorie Fair), et parallèlement à plusieurs expériences extra-musicales (actrice, styliste), elle s'attèle enfin à la composition et au songwriting au début des années 2000, avant de concrétiser les premiers morceaux de Radar à Paris pendant l'été 2003, aux côtés du producteur et multi-instrumentiste français Dominique Depret. Apprenant la guitare pour l'occasion, elle réunit un petit groupe à l'automne, qui six semaines durant travaillera d'arrache-pied pour accoucher des (magnifiques) compositions de l'album, sorti finalement le mois dernier. Transposées sur scène, les douces mélodies qui lui donnent vie ne devraient pas perdre en émotion... DGKelly De Martinoavec Shivaree le 25 avril au Ciel (Festival Les Femmes s'en mêlent)Album : "Radar" (Village Vert)