L'internationale cinématographique

Mercredi 2 janvier 2008

Secret sunshine pour nous, De l'autre côté pour vous : les tops/flops 2007 prouvent que c'est quand le cinéma s'affranchit des frontières qu'il nous et vous passionne !Christophe Chabert

Et si, à rebours de nos râleries habituelles, on disait qu'en matière de cinéma, la France est quand même un beau pays. Une telle assertion pourra donc surprendre nos lecteurs fidèles (qui ont, cette année encore, largement répondu présent à notre consultation ; qu'ils en soient ici remerciés), vu que l'on ne se prive pas pour tirer à vue sur la production nationale à longueur d'année... Mais, franchement, dans quel autre pays du globe peut-on voir avec autant de facilité des films allemands, coréens, japonais, iraniens, espagnols, anglais, roumains, chinois, libanais, norvégiens, israéliens ? Le résultat de votre top en témoigne : cette ouverture géographique est aussi une ouverture du goût, et il suffit de descendre un peu plus bas pour voir apparaître bien placés et abondamment cités Caramel, Norway of life, Le Mariage de Tuya, Cashback, Still life, Time, Azul... À l'inverse, vous avez prouvé que les millions, la promo intensive et la beauferie généralisée ne passaient pas forcément la rampe de l'adhésion populaire, notamment les blockbusters hollywoodiens, il est vrai particulièrement débiles cette année - d'où un flop sans ambiguïté en la matière ! Autre enseignement à tirer de ces résultats : ce ne sont pas forcément les grands noms qui ont marqué l'année cinématographique, mais des cinéastes jeunes, sinon débutants. En premier lieu Fatih Akin (De l'autre côté), Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud (Persépolis) ou Florian Henckel Von Donnersmarck (La Vie des autres), trois films humanistes dans le meilleur sens du terme. Concernant la rédaction du PB, c'est la deuxième année d'affilée qu'un film sud-coréen se voit attribuer la première place du Top (The Host l'an dernier, Secret Sunshine en 2007), ce qui est paradoxal tant l'âge d'or de ce cinéma semble aujourd'hui derrière lui. Enfin, petit événement, trois films français figurent dans notre top, record historique. D'accord, il y a un film d'animation (Persepolis) et un documentaire (L'Avocat de la terreur) ; mais justement, cela prouve que c'est quand le cinéma français prend le risque d'arpenter des territoires nouveaux, audacieux ou différents qu'il nous enthousiasme. On l'a dit, la France est quand même un beau pays !