Mataharis
d'Iciar Bollain (Esp, 1h35) avec Najwa Nimri, Maria Vazquez...

De l'approche quasi documentaire de sa pré-production, la réalisatrice retient surtout l'étude de caractères de ces femmes catapultées de gré dans un univers majoritairement masculins (comme peut en témoigner le personnage du patron de l'agence, ouvertement caricatural).
C'est là où le film reste le plus efficace, comme pouvait l'être Ne dis rien avant lui : la description au cordeau de personnalités fortes, indépendantes, ayant à cœur de prendre leur destinée en main. Iciar Bollain frappe souvent juste, détourne habilement les clichés qu'elle aura pris soin d'instaurer, offre à ses trois actrices (la magnifique Najwa Nimri l'emporte d'une courte tête) les écrins idéaux pour des performances habitées.
Mais le dénuement de sa mise en scène comme l'absence dommageable de réels enjeux narratifs finissent à la longue par avoir raison de l'intérêt porté à ce regard cinématographique à la sincérité évidente.François Cau