Une nouvelle Shériff
Après un premier album prometteur, Laetitia Shériff confirme et amplifie avec Games over tout le bien qu'on pensait d'elle : une rockeuse française affranchie, inspirée et bien entourée. CC

Games over commence par un morceau fulgurant au titre à rallonge : The Story won't persist in being a closed book, qu'on pourrait traduire en "L'histoire ne se poursuivra pas par un livre fermé". L'histoire, c'est l'histoire familiale, les origines inconnues, un thème déjà présent dans un morceau puissant de Codification. Autant dire que Laetitia Shériff, comme les meilleurs cinéastes, creuse un sillon d'obsessions récurrentes et qu'elle s'inscrit ainsi dans la catégorie enviée des vrais auteurs de chanson. Mais Games over recèle d'autres beaux trésors : des arrangements sidérants d'inventivité au service d'une voix qui n'a pas peur d'explorer toutes les pistes, du murmure aux harmonies. Sur Black dog, aux quelques notes de piano et de guitares initiales viennent peu à peu se mêler d'étonnants rythmes électro dignes de Mouse on mars. Si Cosmosonic est accompagné au seul toy piano, Easily influenced est presque entièrement synthétique, comme une électro-pop composée par Autechre ou Aphex Twin. Ce croisement entre rock et samplers aurait pu tenir du gadget ; au contraire, la rencontre entre l'organique et le virtuel décuple les émotions qui forment la matière brute de la musique de Laetitia Shériff. Un véritable coup de cœur estival, qu'on espère voir se transformer en coup de foudre sur la scène de Musilac !laetitia sheriffSam 12 juillet à 16h35, à Musilac